Ah putain d’IKEA! Ce samedi avait pourtant bien commencé, avec X, lever tardif, nos orteils joyeux sur le sol froid, les œufs frits, du bon café de marque. Le plan était de finaliser la liste de petites choses qu'on voulait acheter chez IKEA, pour le nouvel appart ou j'habite mais dont l’élue de mon cœur a le double des clefs. En arrivant là-bas, j'ai directement senti une pression de l’achat. Y'a un truc chez moi, c'est que je veux jamais me laisser baiser gratuitement. Je suis un gigolo moi, un puto, et quand je perçois que tout le magasin IKEA est organisé fait pour te faire acheter plein de conneries pas chères, moi je dis non aux hordes venus du nord. Je deviens ultra concentré pour ne PAS acheter. Et à cause de gens comme moi, qui résistent, des couples sont en danger. Dieu a le sens de l’humour, de nous avoir mis dans la même barque, X, une spontanée a court terme mais planificatrice a long terme, et moi le maladif de l’instant présent que je suis devenu. Il nous a dit : démerdez vous, je reviens dans 12000 ans. Ce n’est pas un cas isolé. Vous pouvez vous amuser à remonter dans le sens inverse la partie exposition d’un magasin IKEA et voir les têtes déconfites, les couples au bord de l'explosion, les familles brisées, des hommes lugubres planifiant de sauter du pont avec leur Passat sur le chemin du retour. Plus on est proche de la sortie, plus le malaise est perceptible et les yeux baissés. Ikea, c'est une descente aux enfers dont peu d'âmes sortent intactes, le parc d'attraction de la dispute de couple qui s'achève au milieu d'une grande cantine à manger des plats chelous et s’engueuler. D’ailleurs la plupart des conflits de couple concernent en vérité la façon dont tes parents t’ont appris a jeter ou non la bouffe, et à acheter...Si l'église ou la synagogue servent à redéfinir hebdomadairement sa relation verticale avec Dieu, alors IKEA est le temple horizontal du couple, et sa cantine est le confessionnal face to face. L'endroit idéal pour faire partir en chicane un mélange entre trouble d’anxiété généralisée et étagères en 2x2.
...
Mais bon, enfin apaisés, reconciliés, amoureux, et le coffre plein de mots bizarres (1 FREJLEV, 1 RATIONELL, 1 LEGYM, 1 IDEALISK, 6 DIOD, 1 ORDNING, 6 PAPPIS, 1 EKIPERA, 2 JANSJEN, 1 DVALA, 2 KASSETT, 1 TOFTBO, 2 SVALKA, 2 NUTTKA, et quelques SAMLA), le ventre plein de boulettes de viande (celles avec du caca roumain dedans), et de cidre de poire (le KOLSYRAD APPELDRYCK 0,5), nous driftons sur la Trasa Lazienkowska vers le centre ville tentaculaire nous faisant face dans les lueurs aveuglantes du coucher de soleil, sur un fond apaisant de Shine On My Way de Patrice. La rivière est gelée. Mais le printemps arrive. En deux temps trois mouvements d'ascenseur, la caisse est vidée et l'appart prêt a recevoir les amis, avant d'aller plus tard au club 1500m2 pour voir la légendaire DJ Allemande Anja Schneider, celle qui mit le feu, il y a bientôt deux ans, au festival Audioriver. Je n'y étais pas on m'a raconté.
Les gens arrivent, je suis encore sous la douche, le flow est parfait et la soirée s'annonce bonne. Piotr sonne, il a une bouteille de Whisky à la main. Ca part fort. L'appart se remplit de sourires et de musique. Je ne sais pas pourquoi le whisky s'évapore si vite. Nos voisins sonnent. On fait trop de bruit, et ils sont dégoûtes car ils sont en train de faire leur pendaison de crémaillère et on fait plus de bruit qu’eux : résultat ils nous invitent chez eux. Ils sont mignons, c'est rare de rencontrer un couple dont instantanément on ne sait pas qui est le toutou l'un de l'autre. La jeune femme, sur-maquillée, sur-sapée, personnalité en carton, des envolées de gloussements stridents, un vrai petit écureuil de compagnie humain, et l'homme, clébard au pantalon rouge, t-shirt de mec cool, barbe rasée de prêt, lunettes gros cadre, propre : un vrai wannabee. Je jubile intérieurement que mon appart, symétrique au leur, soit bien mieux foutu que le leur. Mais dans cette Pologne millénaire, où souvent tes voisins arrêtent de te parler le jour où tu te payes une Mercedes, c’est pas bon signe. Chez eux, les chiottes fuient, l’appart a bizarrement l’air plus petit, et l’impression qui m’envahit ressemble à celle quand, mangeant au restau avec des potes, j’ai commandé les gnocchis au gorgonzola - jambon de parme alors qu’eux se sont fait avoir en commandant le plat de crevettes, qui sont au nombre de quatre dans une assiette de 50 cm de diamètre. Disposées selon les quatre points cardinaux. Au mur de leur appart, X voit une magnifique photo de son pays natal. Elle se tourne vers Kajtek, le voisin :
- Amsterdam?!
- Non, IKEA.
-Ah…
On se regarde…De mon côté, j’écoute Karolina la voisine se plaindre qu’elle aurait dû louer mon appart, et elle me supplie de ne pas aller à 1500m2, et me demande d’empêcher mes amis d’y aller. 1500 m2 est nul. La preuve? Elle y est allée une fois, elle n'a pas aimé. Vu son look parfait et toc comme la perspective de la rue Nowy Swiat à Varso, je crois qu’il lui faudrait jeter tous ses fringues en sortant du club et s'asperger d'eau de Cologne Rossmann pendant six jours et sept nuits pour se remettre de l’expérience. Sans compter les visites chez le toubib pour les prescriptions de Valium. Je suis parfois extrêmement dur avec ces gens dont je considère qu’ils vont passer la moitié de leur vie à payer le crédit de leur cage, et l’autre moitié à bouffer des salsifis, nettoyer leur gamelles et changer la litière. Putains de Hamsters. Moi j’attends que quelque chose se passe, et si je manque de bol, probablement c’est juste ma vie qui va passer. Ces enfoirés me doubleront un jour en Mercedes sur l’autoroute des vacances, avec leur air de premiers de la classe, et ça sera moi le jaloux. Les Random Guys sont les gens qui me poussent à vouloir plus, à faire plus, dans un monde où chacun se croit unique bien que portant le même t-shirt H&M. Tout ça n’est pas de ma faute, c’est la faute à mon burn-out, je vous jure. On finira tous sur des bancs comme des salopards cyniques, poètes maudits, alcooliques, prophétisent les prophètes. Notre monde va vers cette direction, alors autant courir, je ne vois pas pourquoi je serais à la traîne. La grande mosaïque de valeurs sclérosées est prête à s’effondrer, et je veux juste être le gars en train de pisser en bas du mur, une cigarette non allumée à la bouche tout en insultant mon briquet sans gaz.
Je rentre à mon appart, et là c’est le massacre. Je vois une nuée d'enfants sympathiques de 20 ans dans tous les coins : les gars de la soirée des voisins. On aurait dit un congrès du Modem. L'un en train de sortir tous les livres un par un, un autre en train de sortir les bouteilles de vin des caisses, d’autres en train de regarder les tableaux, et les derniers en train de regarder mes plantes en détail. Magnifique vue qui s'offre à moi, profondément angoissante: me reviennent en tête l’époque où je participais à l’organisation de soirées étudiantes, à gérer des étudiants ingénieurs complètement fêlés, mais aussi les gueulantes de mon père pour qu'on ferme toujours la porte qui donne sur le jardin, l'angoisse d'avoir oublié celle du garage en partant en vacances… Je contemple ces gens avec un reste de lueur d'esprit et je suis admiratif : personne n'a rien volé, en fait ça ne m'est pas venu une seule fois à l'esprit que des gens puissent être aussi sympas. La jeunesse de Pologne est bénie. Ils sont tellement brillants et cool, qu’à coup sur, c’est trop beau, une guerre va venir et les dézinguer tous comme ceux nés en 1918. L'alcool me monte à la tête et je pense à n’importe quoi. La bouteille de Whisky est vide, heureusement je n'étais pas seul à en boire. Enfin je sais plus trop. John et Martha sont partis avec Paul et Fleur, ils veulent être surs que la soirée n'est pas complète : ça va envoyer du gros son ce soir.
On arrive à vider les gens de chez moi par petits groupes de trois, ils partent avec les verres que je venais d’acheter chez Ikea, et on file à 1500m2, à dix minutes à pieds. Depuis mon déménagement, je suis très proche des clubs 1500m2 et Luzztro. Pour les mélomanes, c’est un peu comme habiter place de l’église pour un chrétien : ça réduit ton temps de trajet hebdomadaire, mais en même temps ça te coupe toute excuse possible de ne pas y aller. Tu deviens un abonné.
A l’intérieur, Anja est déjà en train d’engager son set. Inconsciemment je déroule ma technique, celle de ne jamais boire d’alcool fort après minuit, et je commande une bière. Mais ce soir cette méthode s’avérera fatale. "Whisky on Beer you stay clear… Beer on Whisky it’s very risky”… Oui, la langue anglaise est connue pour ses expressions réalistes et pratiques, qui contrairement à celles de la langue Française, sont facilement compréhensibles. Va comprendre « Je suis raide comme un passe-lacets » quand t’as deux grammes de liche dans la gueule. Donc : j’ai bu de la bière après du whisky et je vais crever. Je commence par me perdre en cherchant X qui a disparu. Elle m’a fait le grand plaisir de venir ce soir, et j’essaye d’assurer. Et pour l’instant, je l’ai perdue. En sondant les 1500 différents recoins du clubs, je finis ma bière. La musique part vraiment bien, et je suis content de trouver X et le reste prêt du bar. Elle me fait goûter son Sex On The Beach ; et comme dirait Gainsbourg, il y a trop de sable. D’ailleurs dans mon esprit, c’est marrée basse avec temps brumeux et ça sent le panier à crabes. On va sur la piste et on s’abandonne dans une danse frénétique. Parmi nous, il y a des gens qui cherchent du travail, d’autres ne sont pas vraiment heureux dans la vie, d’autres travaillent dur et ont beaucoup de stress, d’autres sont un peu désœuvrés et blasés, et cette musique puissante / répétitive / intelligente / harmonique nous fait oublier le quotidien et perdre nos repères beaucoup plus qu’un concert à la philharmonie, où l’on risquerait de croiser des têtes connues de l’establishment nouveau riche / gros cake en vigueur. Cette musique pilonne petit à petit le code civil implicite de la musique. Mais j’ai le sentiment que je suis un peu trop déchaîné, je ne comprends pas pourquoi l’alcool m’est monté comme ça à la tête. La fatigue intellectuelle des 24 derniers mois commence à se voir ?
Le concert est terminé ? Rideau.
Un train me passe dessus à l’intérieur de mon cerveau, et j’entrouvre un œil et je vois toute l’empathie d’X pour les animaux. J’ai une putain de gueule de bois et un aire de macaque. Il est 11 heures, tout tourne autour de moi et il est clair que je ne pourrais pas dormir plus. Au bout de 45 minutes à gémir, je descends de mon lit comme Armstrong du module lunaire et je bredouille quelques mots incompréhensibles que l’humanité n’entendra pas, heureusement, et je marche en funambule vers la cuisine où un putain d’Oreo me matte. Je le matte, il me matte, je le choppe et le le bouffe. Le salopard se débat et veut ressortir. Je vais vers les chiottes mais pas moyen de perdre un combat contre un connard de plus, alors je serre les dents. Je me recouche avec une bouteille d’eau gazeuse. Une heure ou deux passent. J’ai mal partout. Dedans et dehors.
X est levée depuis 3-4 heures et elle a nettoyé l’appart, lancé une machine, lavé la nappe, fait des courses, sécurisé le proche-orient, rendu indépendante la Catalogne et fini son doctorat en neuropsychodermatologie moleculaire. Moi j’ai juste réussi à prononcer une courte phrase : Rraaa le Kac. C’est le mot en Pologne pour la gueule de bois. Le truc avec gueule-de-bois, c’est que c’est super long à dire quand tu as vraiment la tête dans le cul, alors les Polonais utilisent ce mot court, car c’est un mot que tu utilises souvent en Pologne. Je ferme les yeux. L’immeuble tourne dans ma tête. Salope de bière.
Dans un accès de courage, je finis par me lever. Boom boom boom boom boom ! Dans ma tête, la musique Ainsi Parlait Zarathoustra marquant 2001 l’Odyssée de l’Espace. Une homme, une destinée, le gars brisé par une saloperie de bière, se relève tel un phoenix (le piaf, pas le groupe de musique) met fin à ses tourments et finit heureux dans un pavillon à Sacramento, à écouter chaque jour le même best-of de Hank Williams en rentrant du boulot. Pontiac blanche et trois charmants enfants obèses. La vraie fable zoroastrienne du bien et du mal tournée en opera rock. Trop boire c’est mal. Faut surtout que j’arrive ne penser à rien, c’est douloureux ces conneries.
Et alors on a cette conversation iréelle avec X.
ELLE : Alors ça va mieux ?
LUI : Ouais putain je comprends pas pourquoi j’ai mal aux hanches
ELLE : hahaha c’est à cause du retour
LUI : mais quand est-ce qu’on est rentrés ?
ELLE : En fait une meuf est venue me voir, parce que tu étais sur la piste en déclin, chemise ouverte, teint rouge. Tu faisais littéralement n’importe quoi.
LUI : Oh la décadence…
ELLE : Du coup on est rentrés, et tu te souviens ? Tu n’as pas voulu que je t’aide à chercher le numéro du vestiaire. Tu as mis 300 secondes. C’était trop drôle, tu as tout fait comme si tu n’étais pas saoul, mais en 20 fois plus de temps, ultra concentré. Il y avait des gens qui te poussaient derrière.
LUI : Ahahaha et ensuite ? Putain je me souviens de rien... Ça m’est pas arrivé depuis 10 ans ce genre de black out.
ELLE : Ensuite dehors, il avait plu sur les trottoirs gelés. Et c’était super glissant.
LUI : Ah ouais je me souviens être tombé… d’où les bleus sur les jambes….
ELLE : Combien de fois ?
LUI : Une seule non ?
ELLE : en fait cinq. Dont une avec moi. Tu t’es couché sur le croisement de Solec et Ludna, à la sortie des quais, et tu voulais plus bouger, par peur de tomber encore.
LUI : Oh putain !
ELLE : Alors un homme m’a aidé à te relever, et tu as reconnu son accent français et tu l’as guidé vers le distributeur de billets. Alors que tu pouvais même pas marcher.
LUI : Faut que j’arrête de boire. Saloperie.
ELLE : Ensuite comme tu es encore tombé, je t’ai dit de marcher sur les tas de neige sur le rebord des trottoirs. Et là, hahahaha, tu t’es mis à sauter comme un macaque de tas de neige en tas de neiges jusqu’à l’appart.
LUI : pfff putain j’étais vraiment disparu. Je me souviens quand même d’avoir prit l’ascenseur, mais je doute que ce soit moi qui ait fait le code de l’entrée.
ELLE : Non.
LUI : Tout ce dont je me souviens, c’est d’avoir vomi dans les chiottes.
ELLE : Mais la deuxième fois tu t’en souviens ? Ça m’a réveillé
LUI : quoi ? Non pas du tout…
ELLE : En fait tu as vomi dans la cuisine
LUI : Dans l’évier ?
ELLE : Non, sur les plaques électriques
LUI : Haaa le ma-ssa-cre… Et j’espère que c’est pas toi qui a nettoyé ?
ELLE : Non tu ne m’as pas laissé faire, j’ai juste mis une serviette par terre parce que ca avait un peu débordé…
LUI : Oh merde, putain et qu’est ce que je faisais dans la cuisine ? La ligne droite directe entre le lit et la salle de bains n’y passe même pas.
ELLE : Oui sauf que tu ne dormais pas dans le lit, mais sur le sol dans le salon.
LUI : Quoi !!!???
ELLE : Ben oui, quand j’ai ouvert la porte de l’appart, tu as jeté ton manteau par terre, puis tu as avancé tout droit et tu t’es couché sur le sol face contre terre. J’ai juste réussi à te mettre une couverture pour que tu ne prenne pas froid.
LUI : t’es vraiment sympa, je suis vraiment désolé.
ELLE : Faut pas être désolé, je me suis jamais autant amusée
LUI : Mais bon voir ton mec gerber comme ça… c’est pas trop glamour…
ELLE : Enfin ce qui est important c’est ta santé.
LUI : Vraiment désolé.
ELLE : Hehehe en tout cas entre la musique plus féminine, et la fin de soirée, je me suis bien marrée, c’était super.
Voilà la déchéance de ma fin de soirée. Mettre 45 minutes à rentrer dans un club qui était dans ma rue, se traîner par terre comme une grosse merde, sautiller comme une gazelle dans des congères de neige brune dégueulasses, s’écrouler par terre, dégobiller sur des plaques électriques, se réveiller la tête dans le cul avec des bleus partout, perdre un dimanche. Perdre 15 heures de ma vie. J’ai envoyé un texto à un pote : « J’ai encore été minable hier soir, faut que j’arrête de boire de l'alcool» et lui m’a répondu « Quel rapport avec l’alcool mec??? ».
Ça c’est de la cuite de luxe. Sur le coup je me dis : Putain de bite je buvais moins quand j’étais célibataire, quand je savais qu’il n’y avait personne pour prendre soin de moi si j’allais faire de la merde. Aujourd’hui, l’alcool est la dernière aventure humaine facilement envisageable, c’est un vrai voyage, qui te change en détruisant chaque partie de ton corps de manière égale. Pas comme trop bouffer ou toutes ces drogues dont les effets son inconnus, truc qui m’a toujours rebuté, où tu finis en pleine santé à la morgue. L’alcool c’est dix fois plus efficace que le club-med pour te changer les idées. Tu voyage à l’arrêt. Après l’alcool tu n’as de toute façon plus d’idées, ce qui est top quand tu réfléchis tout le temps. L’alcool, c’est le dépaysement assuré pour 15 euros à 10 minutes de chez toi. Ouais. L’alcool n’est peu être pas une solution, mais la grenadine n’en est sûrement pas une. Quand tu es totalement ‘cahouette, il se produit une déformation de l’espace temps, c’est pour ça qu’on parle de trou-noir. Je me suis dit, tu glisses dans un autre espace temps, et tu es réincarné en un salopard d’extraterrestre de l’autre coté de l’Univers, c’est pour ça qu’ils ne viennent pas nous voir, ils cuvent... Quand les voyages interstellaires seront accessibles, on se rendra compte que dans tout l’univers, des formes de vie avancées ont toutes fini par inventer la distillation de l’alcool et mis leurs meufs au tapin... Putain faut que j’arrête de réfléchir.
Aucun rapport, mais plus tard j’apprendrais que Eva et Alex eux aussi dans l’euphorie avaient vraiment fait n’importe quoi. Eva était rentrée en avance, et devant le problème elle a adopté une autre technique, elle a viré ses godasses et a marché pieds nus sur la glace. Elle est rentrée à la maison avec les pieds violets et un putain de dérangement thermique, elle a gerbé sa race et colmaté dans la baignoire, avant de se traîner en rampant vers le lit comme un evadé du Telethon. Alex, qui croyait venir 10 minutes plus tard, est en fait sorti du club 1 heure plus tard, mais quand il est arrivé, Eva n’avait même pas prit conscience du temps qui avait passé. Dans l’après-midi on est allés chez X, ou j’ai pu regarder des vidéos de chatons et boire du thé chaud. Le soir on devait rencontrer le frère d’X, Freddy, qui rentrait tout juste de Paris avec sa copine. Ils avaient fait le voyage en train sur 24 heures, n’avaient presque pas dormi, et bien, ce soir là, j’avais l’air bien plus fatigué qu’eux…La gueule de bois a duré 3 jours et 3 nuits.
Diego Alles